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Depuis le Moyen- ge, la Bretagne a tenu une place insoupçonnée, pourtant majeure, dans l’artisanat puis l’industrie du cuir. Terre d’élevage, les peaux animales y étaient tannées avec un tel savoir-faire qu’elles étaient renommées dans toute l’Europe et les empires coloniaux. S’y ajoutaient d’étonnantes productions à partir de peaux de chevaux, de chiens et même de loups ! Le cuir, de haute valeur ajoutée, était essentiel dans de nombreux domaines : chaussures et vêtements, mais aussi armes, ameublement, transports et jusqu’aux reliures des livres.

À partir du 15e siècle, l’industrie du cuir connaît un important développement en Bretagne. Au 18e siècle, il y existe, au minimum, plus de 900 tanneries. Quasiment chaque ville ou village abrite alors un ou plusieurs ateliers pour le tannage des peaux ou encore pour la fabrication du tanin, poudre d’écorce de chêne. Cela impliquait aussi de forts enjeux financiers, du fait de la longue immobilisation de capitaux car le cycle de tannage d’une peau s’étend sur de longs mois. Le processus est ici expliqué. Il reposait sur l’existence de nombreux foires et marchés, pour les multiples approvisionnements nécessaires, sur l’important réseau hydrographique breton, et sur un réseau portuaire très dense pour les exportations.

L’auteur, en spécialiste reconnu, revient sur cette production et sur les contextes sociaux et économiques qui ont permis son essor, déjà fortement globalisé. Il nous fait voyager dans les ateliers, les manufactures puis les usines où était produit le cuir, dans les campagnes et les villes (Rennes, Dinan…) de toute la Bretagne. Il en guette les traces dans les archives, les bâtiments, les noms, outils, œuvres d’art et dans les traditions et usages…