LA PETITE DANS LES JUPES
Nombre de pages : 94
Dimensions : 120 mm x 150 mm
Poids : 80 gr
Prix : 15.00 €
Livre broché
EAN : 9782490385447
Distributeur : ISABELLE SAUVAGE
Auteur(s) : Nathalie B. Plon
Editeur(s) : ISABELLE SAUVAG
Collection : présent (im)parfait
Date de parution : 12 février 2024
Genre(s) : Littérature générale
Langue(s) du texte : Français
On avance par énigmes, comme elles ont dû le faire l’une et l’autre, l’enfant et l’adulte. Leurs deux voix trouent le texte, à l’image du morcellement de l’histoire, à laquelle ni l’une ni l’autre n’ont eu accès : « elle est juste enfant dans le roulement à billes des grandes personnes ». Parce qu’il n’est plus resté qu’à « inventer ce qui lui reste / avec le peu // adverse » — « si peu ». Parce que c’est un impératif, il a fallu, « elle faudra », pour avant, pour après, selon l’époque — un « elle faudra » qui revient comme un refrain, souvent plein de violence, à plein corps, de l’ordre de la survie. Le corps est en vrac, il a tout porté (« qu’à force », « qu’à toutes ses forces »).
La petite dans les jupes, même grande, même verticale, reste à vaciller « debout juste devant » l’horizontalité des morts et leurs secrets. La mère partie, le père parti, un autre père apparaît (« papa » et « papa le faux »), mais il ne reste plus d’eux que des reliques dérisoires, dont la vie ne tient plus que dans deux boîtes cartonnées (« boîtes de Pandore »). Alors, « la petite dans les jupes a les mains pleines // creuse ses yeux… // à devenir Petit Poucet… » en recollant les morceaux d’une « vérité maman papa et papa ». Alors, « la petite dans les jupes range dans les tiroirs la petite dans les jupes range dans l’armoire la petite dans les jupes… » (avec l’absence de ponctuation la petite devenant à la fois sujet et objet), alors, « on est neuf / on est neutre à la verticale », « on se tient // mais sans mentir ça rend pas d’équerre ». Et « ça doit suffire ».
Après Faire le mort et aboyer, Nathalie B. Plon tord et retord un « récit familial » dans sa langue bousculée, crue et intense, sans concessions. « Sur les brisées d’Agnès Rouzier, de même souffle implacable. Se promenant pieds nus où le cynisme mord. Non celui des mots crus mais la crudité passée en langue », ainsi que l’a écrit Christophe Stolowicki pour Faire le mort et aboyer (Libr-critique, juillet 2021).