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A la veille de la Révolution, dans la France de la fin de l'Ancien Régime, la médecine se transforme. En proie à ses premiers balbutiements scientifiques, elle prend pied dans la société non seulement urbaine et minoritaire, mais aussi dans des campagnes majoritaires. Ambitieuse, novatrice, "éclairée", elle s'intéresse non plus seulement au corps individuel mais au corps social. En association étroite avec le Pouvoir politique, elle s'immisce dans la vie quotidienne des plus démunis qu'elle s'en vient à dépeindre et à traiter en cas de "maladies épidémiques", secours et remèdes fournis par l'Etat à l'appui.
Une première médicalisation se met en marche, dont les siècles suivants accentuent l'emprise. L'ouvrage propose l'étude d'une ébauche d'organisation médicale dans l'agglomération malouine et le pays malouin. Cette ville constitue un cas intéressant en raison de ses spécificités socio- économiques : une grande ville portuaire, avec sa richesse inégalement répartie, sa diversité socioprofessionnelle, son ouverture, avec les aléas et risques, notamment sanitaires que cela implique, mais aussi la densité relative de son encadrement sanitaire et médical.
La tentative de mettre sur pied une organisation de la santé publique démontre à l'homme d'aujourd'hui qu'à Saint-Malo, à l'instar des autres grandes cités françaises, se déploie un effort sans précédent pour édifier un rempart contre l'adversité. Une ébauche de médicalisation se met en marche, dont nous sommes les héritiers lointains.