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Les courants ésotériques modernes constituent un pan de l’histoire intellectuelle et culturelle souvent oublié. Leur participation à cette histoire n’est pas seulement artistique ou politique, elle est également médicale. Elle se retrouve entre les deux guerres mondiales au sein du holisme médical ; un mouvement composé de nombreux médecins (naturistes, homéopathes, réflexothérapeutes ou encore néo-hippocratistes) accordant une grande importance au terrain psychique et physiologique ainsi qu’à l’environnement du patient-individu. La manière de concevoir la maladie, d’envisager le diagnostic et le traitement, s’est souvent trouvée influencée par les courants ésotériques, qu’il s’agisse des milieux du magnétisme, de la théosophie ou de l’occultisme. Des discours concernant la force vitale ou l’énergie universelle qui nous entoure ont suscité l’intérêt de praticiens diplômés désireux de faire renouer la médecine avec la sagesse des Anciens, en réponse à la scientifisation croissante de leur art. Astrologie, chirologie et physiognomonie ont été employées à des fins de diagnostic. Face à la « crise du monde moderne », la figure d’Hippocrate initié émerge pour orienter la médecine et la société. Loin d’être anecdotique, l’importance des relations entre courants ésotériques et holisme médical est révélatrice d’une période peu connue sous cet angle.